Dialogue avec Maxence Silly en suite du visionnage du film au Lycée Branly de Dreux le 26 avril 2022 lors du Festival Clap'Adap du film du climat qui change.
nous avons senti une évolution avec le chantier paille de 2024 :
les conditions météo ont été beaucoup plus pressantes que les lors des éditions antérieures : nous avions déjà eu chaud avec des températures proches de 40° en 2019 et cette fois-ci avec 37° annoncés nous pensions en être déjà passé par là,.. mais c’était différent, avec des conditions orageuses et finalement on nous annonce que ce furent 45° ressentis ce 30 juillet en sud Eure-et-Loir !! Cela a causé un malaise de plusieurs participant(e)s, et toutes et tous ont été ébranlés sous cette chaleur étouffante.
Il y avait eu 40 mm de pluie trois jours avant, qui ont contraint à une opération de retournage de l’andain la veille du pressage pour permettre le séchage de la paille. Nous n’en avions pas eu besoin les années précédentes.
Il y a eu aussi des petits pépins mécaniques et des pertes en route de ballots de paille lors des transports car avec l’orage qui menace, la tourmente qui se lève, nous étions sous pression pour finir à temps les opérations et rentrer les remorques de récoltes.
Nous ayons touché du doigt cette année que les conditions d’exercice des métiers agricoles se durcissent, avec des résultats de plus en plus hasardeux : les rendements de blé en bio ont été finalement très médiocres (20 qx/ ha contre 40 à 50 habituellement), les cours des produits agricoles bio sont par ailleurs très bas, ce qui contraint des agriculteurs à déconvertir une partie de leur assolement bio et à revenir (à contre cœur) au circuit conventionnel avec son lot de pesticides. Pour d’autres cette année c’est l’absence de récolte de foin et des animaux qui n’ont pas encore pu sortir au pré (Hélène, chevrière à St Victor de Buthon dans le Perche). Gervais, notre hôte du chantier paille, a relevé ce même jour 45 poulets prêts à être vendus morts entassés dans un coin de leur abri, du fait de la surchauffe des abris. Les lentilles n'étaient pas encore récoltées (récolte à la mi-août) et déjà bien envahies par les herbes du fait du temps pluvieux, cela a nécessité à nouveau des journées de désherbage manuel.
De plus en plus, une vigilance de tous les instants devient nécessaire aux acteurs du monde agricole pour limiter la casse et se prémunir des aléas comme des accidents, c’est-à-dire encore plus de charge mentale, mais aussi une place pour davantage d’entraide. Et aussi de la convivialité en prime !
Quelques images à découvrir pour mieux comprendre comment un système de polyculture et élevage est affecté par les aléas climatiques et les attaques de ravageurs mais qu'il apporte aussi une certaine résilience.